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PHOTOS. En France, une clinique vétérinaire soigne les chevaux presque comme les hommes

PHOTOS. En France, une clinique vétérinaire soigne les chevaux presque comme les hommes
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Une salle d’opération pour réduire la fracture d’une jambe ou couper un bout d’intestin… à la clinique vétérinaire de Grosbois, à Marolles-en-Brie (Val-de-Marne), les chevaux sont soignés presque comme les hommes dans les hôpitaux.

Au cœur du domaine de Grosbois, là où s’entraînent 1.500 trotteurs au plus fort de la saison hippique, l’établissement, ultra moderne, dispose du même matériel d’imagerie, radiographie et échographie, que les hôpitaux. Seulement adapté à la morphologie des patients, tout comme les deux blocs opératoires.
Installé depuis 1967, le centre vétérinaire est spécialisé dans le traitement des boiteries de chevaux de course et de sport. « On a opéré les premières coliques en 1988, démarré avec un ami médecin l’arthroscopie avec des caméras, ce qui n’existait pas à l’époque », se souvient Richard Corde, vétérinaire, qui a repris les rênes de la clinique en 1984.

Toute la chirurgie du cheval
Les trotteurs de course représentent la base de la clientèle, qui compte aussi des chevaux venus de toute la France, de Belgique, de Suisse et d’Espagne, souvent victimes de lourdes pathologies.
« Les trotteurs sont notre grosse activité du 15 novembre au 15 mars avec les grands rendez-vous hippiques, comme le Grand Prix d’Amérique. Le reste de l’année, on bascule sur une activité de chevaux de sport et de loisirs », précise le Dr Corde, associé à Fabrice Rossignol et Aude Heitzmann.


Chirurgie traumatique, articulaire, tendineuse, « tout ce qui peut aujourd’hui se faire en chirurgie chez le cheval, on est capable de le faire », affirme-t-il.
En revanche, « on n’opère pas le cœur, les poumons et le cerveau ». Pas de cancérologie lourde non plus. Mais un traitement de chimiothérapie local est proposé pour des tumeurs comme les sarcoïdes (lésion cutanée fréquente chez les chevaux).

Des cas difficiles

Sur la piste, l’entraîneur Pierre Vercruysse fait trotter un cheval équipé d’une caméra dans la gorge. « L’endoscope va permettre de voir s’il a un problème de voile du palais », explique-t-il. « Au travail, le voile du palais parfois se déplace chez certains chevaux et obstrue partiellement les voies respiratoires. Ça s’opère », précise le Dr Heitzmann.
Gilles Kieffer dirige un club de propriétaires de chevaux à Chaumontel (Val-d’Oise). Il conduit «les cas difficiles» à Grosbois, comme Mimosa, un Selle français souffrant de coliques, sauvé de la mort par le Dr Rossignol. « Mimosa a fait une torsion de l’intestin. Le Dr Rossignol lui a coupé 9 mètres d’intestin. Et il a survécu », raconte-t-il.
De belles histoires, le Dr Corde en a en mémoire, comme celle de Nuage Blanc, ponette de gens du voyage, qui s’était fracturé une jambe. « On a fait une première chirurgie avec des plaques et des vis, on lui a mis un fixateur externe et elle a guéri », se remémore-t-il. « Les fractures qui ne sont pas ouvertes, on arrive bien à les soigner. »

Anesthésiste, chirurgien et infirmier

Mais soigner un animal de 450 à 800 kg n’est pas sans risque. « L’anesthésie est assez dangereuse chez le cheval. Le réveil est fondamental. On l’assiste avec des longes à la tête et à la queue », explique le Dr Corde. Et « les phases opératoires peuvent se compliquer, par des infections ou des problèmes digestifs. »
Les interventions, durant de deux à plus de cinq heures, nécessitent la présence d’un vétérinaire anesthésiste, de deux chirurgiens et d’un infirmier.

De 50 à 15.000 euros

Dans la salle d’attente où les boiteux sont accueillis par le Dr Heitzmann, des photos de chevaux guéris témoignent de la reconnaissance des propriétaires. Dans une salle d’examen, elle teste les allures du cheval malade sur sol dur, souple et en ligne droite. Pour parfaire son diagnostic, elle fera des radiographies et échographies des tendons et ligaments.
« Les chevaux sont en confiance et font beaucoup de choses sans tranquillisants, ni moyens de contention. On est surpris de ce qu’ils acceptent de notre part car ce sont des animaux de proie et leurs réactions pourraient être violentes et dangereuses », commente-t-elle.
Une simple consultation coûte 50 euros. En chirurgie, la facture peut monter au-delà de 15.000 euros, comme les fractures qui nécessitent une hospitalisation dans un des 25 boxes