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Quelles sont les caractéristiques de la paratuberculose ovine et de quels moyens de lutte dispose-t-on à l’heure actuelle ?

Quelles sont les caractéristiques de la paratuberculose ovine et de quels moyens de lutte dispose-t-on à l’heure actuelle ?
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La paratuberculose est une maladie due à une bactérie très résistante dans le milieu extérieur, Mycobacterium avium subsp. paratuberculosis (appelée MAP). Elle est connue dans les trois espèces de ruminants domestiques
Elle se caractérise par une altération de l’état général des animaux avec un amaigrissement progressif et une chute de production lactée dans les races laitières. Contrairement aux bovins où une diarrhée chronique de plus en plus marquée constitue un des éléments clés de suspicion clinique, chez les ovins un ramollissement des fèces n’est observé que dans 20 à 60% des cas. 
Le diagnostic ne peut être fait qu’après réalisation d’analyses au laboratoire. La contamination par MAP a lieu dans le plus jeune âge. Plus un animal vieillit, moins il est sensible à la bactérie. 
Les animaux se contaminent majoritairement par voie orale, la bactérie étant excrétée dans les fèces des animaux cliniquement malades, mais aussi porteurs asymptomatiques (de façon irrégulière). Les agneaux issus de mères infectées peuvent également, selon le stade de la maladie chez la brebis, être contaminés par l’ingestion de colostrum ou de lait contaminé, ou pendant la gestation. Des cas de contamination inter espèces entre les bovins et les petits ruminants ont également été décrits. 
La lutte contre la paratuberculose est difficile, du fait de la résistance de la bactérie responsable, de la durée d’incubation de la maladie et de la possibilité d’excrétion de la bactérie dans l’environnement par des animaux apparemment cliniquement sains. De plus, les tests de dépistage existant (sérologie ELISA, PCR entre autres) présentent des limites.
Les mesures sanitaires, applicables en élevage bovin (dépistage et élimination des animaux infectés, alimentation des nouveau-nés avec de la poudre de lait, séparation des jeunes de leur mère le plus rapidement possible en élevage laitier, séparation des couples mère/veaux positifs des autres animaux et mise à l’écart de la reproduction des femelles issues de positives en élevage allaitant) sont difficilement transposables à l’élevage ovin. C’est pourquoi les acteurs sanitaires professionnels se sont mobilisés pour soutenir la mise à disposition de vaccins. 
Depuis le printemps 2009, l’Agence Nationale du Médicament Vétérinaire (ANMV) autorise l’importation d’un vaccin anti-paratuberculose, le GUDAIR®, fabriqué par un laboratoire espagnol. C’est le vétérinaire sanitaire de l’exploitation qui doit remplir une demande d’importation et la transmettre à l’ANMV, qui accorde l’autorisation d’importation. 
La vaccination est un outil précieux car elle permet de diminuer les conséquences économiques de la maladie en limitant l’expression clinique et donc la perte d’animaux. Mais elle ne peut pas à elle seule permettre l’éradication de la maladie.